Il y a un peu moins d'un an, le président de la région sécessionniste - de facto indépendante - de Transnistrie, Igor Smirnov, proposait son territoire aux Russes pour installer leurs missiles Iskander, en réponse au projet de bouclier antimissile américain en Roumanie. La République du Dniestr (nom officiel) était alors devenu, un temps, le point de tension entre l'OTAN et la Russie. Un simple déplacement du contentieux qui oppose les deux puissances depuis les années Bush.
Le cas de la Transnistrie a longtemps était tenu à l'écart des agendas diplomatiques. Mais à mesure que l'Alliance atlantique et l'Union Européenne ont gagné du terrain à l'est, la question de ce territoire de 4000 km2, au régime encore soviétique, est devenue plus prégnante.
La Transnitrie est en fait toute à la fois indépendante et dépendante : si elle ne dépend plus des lois de la Moldavie, à laquelle elle était rattachée avant le début des années 1990, elle a un besoin vital de la XIVe armée russe qui stationne sur son territoire et du commerce avec le voisin ukrainien. Mais à l'exception du conflit qui l'a vu naître en 1992, face aux forces moldaves, il s'agit d'une situation larvée. L'OSCE qui suit le dossier depuis le début ne mène plus vraiment les pourparlers : l'UE et la Russie ont l'air décidés de faire de ce petit territoire le cadeau de mariage de leur nouvelle union. La memorandum de Meseberg conclu entre la chancelière Merkel et le président Medvedev en juin dernier fait de cette question une priorité pour le Comité politico-militaire UE-Russie qui devrait bientôt voir le jour. Les deux puissances devraient faire montre de bonne volonté dans ce dossier pour refonder l'architecture de sécurité européenne. Reste que le Conseil Otan-Russie, qui a trouvé un nouveau souffle à Lisbonne en novembre dernier, ne devrait pas laisser échapper non plus cette occasion de renforcer ses prérogatives.
A savoir si la multiplication de parties aux pourparlers (et de relations bilatérales) est un gage de réussite. Officiellement, les discussions engagent l'OSCE, la Moldavie, l'Ukraine, la Russie et le régime transnistrien. Elles ont repris cette année, après quatre années de blocage. (photo : TetterooMedia, CC)
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