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Le Cameroun a eu droit à son premier rapport de l'International Crisis Group, ce think-tank américain spécialisé dans la prévention et la gestion des conflits. Une première qui n'augure donc rien de réjouissant. Pour les auteurs du rapport, la perspective de la succession du président Biya, dans un contexte économique et social tendu, fait craindre un accès de violence dans le pays.





Car ce qui est mis à l'index est bien la faiblesse de l'Etat de droit. Comparant la situation actuelle à celle qui prévalait en Côte d'Ivoire, ou en Guinée (peu avant décembre 2008 et ses violences), l'ICG tente de démontrer que la faible confiance en l'Etat peut amener à terme à une guerre civile aux conséquences dramatiques. Le problème est d'abord politique : une régime centralisé, étouffant une opposition réformatrice, et dont les nominations aux postes clefs dépendent des affinités des prétendants avec le pouvoir, quand ce n'est pas la corruption qui aide à la cooptation. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais  (RDCP), à la tête du régime, continue de se comporter en parti unique. Le président Biya y est décrit comme "tout puissant" mais absent, laissant paraître une gestion "mystique du pouvoir, qui a contribué, avec le temps, à désabuser le citoyen".

La deuxième source de tensions est géographique : le Nord du pays, fief des partisans de l'ancien président Ahidjo (auquel a succédé Biya au cours d'une période de transition marquée par les violences de 1984)  est perçu par Yaoundé comme une région instable, à surveiller de près. Si le pouvoir a quelques points d'appui dans la population, le Nord garde le souvenir des bains de sang consécutifs au coup d'Etat contre Biya, il y a 26 ans. Cette dichotomie nord/sud est accentuée par le barrage de la langue. Les régions anglophones, situées au Nord-ouest - Nord du pays réclament la prise en considération de Yaoundé de leur spécificité culturelle. 


Les Scénarios

Comme à son habitude, l'ICG s'est lancé dans un travail de prospective, livrant quelques scénarios plausibles:

- Des violences lors des élections de 2011 : Si Biya s'en ira, il y a peu de chance pour une réelle alternance. Mais certaines dissensions au sein du parti pourraient accoucher d'une situation instable après cette date. Dans ce cas, une reprise en main par l'armée n'est pas à exclure.

- Un risque de guerre civile généralisée à long terme : prenant l'exemple de la Côte d'Ivoire, où la succession d'Houphouët-Boigny avait entraîné un conflit interne huit ans après sa mort, les auteurs du rapport envisagent un "pourrissement" de la situation politique, qu'aggraveraient encore les effets de la crise économique sur un système clientéliste. (photo : United Nations Photo)


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