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Le Niger, c'est quatre coups d'Etat depuis son indépendance, en 1960. C'est peu finalement. D'autant que ceux-ci n'ont pas accouché de longues périodes d'instabilité. Cette tradition, bien peu démocratique, se pratique avec minutie et rapidité, parfois même sans effusion de sang. Ce fut le cas le 18 février dernier.

A cette date, le président Mamadou Tandja a été renversé par une junte militaire conduite par Salou Djibo, un chef d'escadron pur et dur, peu m'as-tu-vu. Comme tout le temps, le putshiste s'erige en défenseur du peuple, prompt à lui "rendre le pouvoir"... dès qu'il le peut. C'est ce que l'on appelle la "Transition", avec un grand "T", qui se résume à quelques tâches assez répétitives : organiser des "élections (encore plus) libres", "restaurer" les institutions, "pacifier" le paysage politique du pays. Le projet de Djibo n'échappe pas à la règle. Grand chambardement, le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) va reconstruire les bases d'un état de droit : nouvelle constitution, nouveau code pénal. Il faut également réconcilier les Nigériens. Mais, comme s'interroge légitimement Jeune Afrique dans son dernier numéro : avec qui? que ce soit l'ancien premier ministre Hama Amadou, l'ex-président, Mahamane Ousmane, ou le président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), tous sont sous le coup de poursuites judiciaires, voire carrément de mandats internationaux.

Les interrogations sont nombreuses, et compréhensibles. Rappelons que le coup d'Etat de 1974 avait permis au lieutenant-colonel Seyni Kountché d'asseoir son autorité durant treize ans. Un pouvoir sans partage. La junte de Djibo donne des gages néanmoins plus rassurants. Le 12 mars dernier, elle s'est elle-même rendue inéligible. C'est bien. Mais encore faut-il organiser des élections pour cela... (photo : barjack)

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