Barack Obama ne veut pas montrer la photo du cadavre d'Oussama Ben Laden. Un cadavre immergé depuis un porte-avion américain, au large du Pakistan, en mer d'Oman. A l'heure de toutes les suppositions, et de tous les fantasmes, il convient de se pencher sur le rôle des services secrets pakistanais dans la mort du leader d'Al-Qaida.
Islamabad est dans une position inconfortable, comme le souligne le journal Le Monde de ce jeudi 5 mai. Le gouvernement est tenaillé entre la colère de la population vis-à-vis d'une intervention unilatérale des Etats-Unis sur le sol national, et la suspicion de la communauté internationale à l'endroit du renseignement pakistanais, l'Inter-Services Intelligence (ISI), qui n'a pas vu, ou n'a pas voulu voir, que l'homme le plus recherché au monde, se cachait à quelques kilomètres de la capitale, à Abbottabad.
Vraisemblablement, les djihadistes ont bénéficié de complicités au sein de l'appareil d'Etat. Tout le monde souligne le double-jeu de l'ISI. Mais il s'agissait pourtant là d'un secret de polichinelle. Le monde ne s'est pas réveillé, un matin de mai 2011, en découvrant cet état de fait. Difficile donc d'imaginer que Washington ne s'était pas lancé dans une surveillance de ceux qui ont pour charge de surveiller, précisément, au Pakistan. Difficile de ne pas penser que le double-jeu était aussi du côté américain. Et sans doute que des informations cruciales ont été glanées de ce côté-là aussi. Tant qu'on en est aux suppositions...
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