« Furieux », le maire de New-York. La petite escapade aérienne de trois avions (deux chasseurs et un Boeing 747 présidentiel) au dessus de la « Grosse Pomme », sur directive du Département de la Défense, n’a pas été du tout du goût de Michael Bloomberg.
Hier matin, ses administrés ont cru revivre un nouveau 11-septembre, revoyant tournoyer des ombres sur les tours de Manhattan. Alors le premier citoyen de New-York est monté au créneau : «La raison pour laquelle le ministère de la Défense voulait faire des photos juste autour du site de la tragédie du World Trade Center défie l'imagination. C’est ridicule et absurde ».
Il faut dire que le successeur du très charismatique Rudolph Giuliani, dont les attentats du World Trade Center avaient marqué la fin de mandat, est en campagne pour sa propre réélection. D’aucun diront qu’il n’a pas besoin d’un tel coup de sang, et que sa réaction fut à la mesure de la bévue des militaires américains. Il n’en reste pas moins que tous les gestes comptent, à six mois du scrutin. Se permettre de critiquer aussi ouvertement une administration au zénith des sondages n’a rien d’exceptionnel pour cet homme qui cultive, depuis longtemps, une stature nationale (on l’a longtemps pressenti pour jouer le troisième homme dans la course présidentielle de 2008, lui l’ancien démocrate reconverti aux thèses républicaines). Cela tombe bien, c’est toujours ainsi que les New-yorkais aiment percevoir leur maire : un peu à l’égal d’un chef d’Etat, à la hauteur du rayonnement international de la ville.
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