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Douze années d'exercice, un prix Nobel de la Paix (2005), et une approche très "politique" des dossiers épineux : Mohamed ElBaradei a sans nul doute donné à l'Agence Internationale pour l'Energie Atomique (AIEA) une nouvelle stature sur l'échiquier mondial. A l'heure de passer le flambeau au japonais Yukiya Amano, on peut dire sans trop se tromper qu'il fut l'une de ces personnes qui ont "compté" ces dix dernières années.


Ce n'est pas une éloge funèbre. D'abord, parce que l'AIEA ne part pas avec lui. Bien au contraire, il laisse à son successeur une agence respectée, et qui compte désormais dans le paysage médiatique planétaire ("Vu à la TV" sur les dossiers irakien, nord coréen et, évidemment, iranien). Ensuite, car il ne peut s'agir tout à fait d'une éloge. Comme le soulignent les observateurs de tous bords, en ce lendemain de départ, ElBaradei ne peut manifestement pas s'en aller avec le sentiment du devoir accompli. Avec celui d'avoir tout tenté, tout au plus.

Il faut dire que l'époque ne prête pas à la facilité dans le domaine du nucléaire. Ayant rattrapé une partie de leur retard sur les pays dits industrialisés du Nord, nombre de puissances émergentes demandent avec légitimité leur droit à s'amuser avec l'atome. "Et pourquoi pas moi"? clament-ils toujours. Ils sont à la porte d'un club privé. Et Mohamed ElBaradei s'est évertué à jouer les videurs conciliants, trois mandats durant, en assurant qu'une fois à l'intérieur, ils ne pourraient néanmoins pénétrer le "carré VIP", celui qui compte, celui que tout chef d'état rêve, finalement, d'intégrer : celui des tenants du nucléaire militaire.

Douze années plus tard, pourtant, c'est le statu quo sur de nombreuses questions, au devant desquelles la problématique iranienne. Juste civil, ou à visée militaire, l'enrichissement de l'uranium par Téhéran pose toujours autant de difficulté à la Communauté internationale. Souvent jugé par Washington et ses alliés comme trop "laxiste" envers le régime islamique (il s'est maintes fois opposé aux sanctions occidentales, les estimant sans effet), il a soufflé le chaud et le froid sur les désaccords entre La Russie et la Chine d'un côté et les Etats-Unis et la France de l'autre . Depuis sa critique des arguments invoqués par Bush dans le but d'envahir l'Irak, il n'a cessé de faire du "temps" et de l'investigation poussée un gage de paix. Une paix forcément éphémère. Au risque de garantir à Mr.Amano de nombreuses nuits blanches...

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